Vasi Feriti
Oeuvres de 2001 à 2007
Marisa Zattini
Extrait du catalogue Vasi feriti – opere dal 2001 al 2007.
ed. Il Vicolo Cesena
Dans le temps suprême.
(…) Dans la cosmologie des fleurs et de leur itinéraire fantastique qui traverse les siècle de peinture, Silvano D’Ambrosio réussit à renouveler poésie et messages en partant de la profondeur du réel apparent. C’est la poésie du langage libre en rapport à lui-même. Il sait cueillir la parole, il rend vivant le coup de pinceau dans chacun de ses brefs instants, dans chaque pose et recrée le pathos du mystère de la beauté. Il y a un plaisir subtil, sublimé, libéré qui nous met devant la responsabilité du signifiant des choses, à leurs messages. C’est comme si nous recevions des impulsions imaginatives germinantes qui transfigurent le réel.
C’est la grande qualité de la peinture de Silvano D’Ambrosio. Il fait du royaume de la peinture l’univers dense de la poésie et du rêve.
L’artiste est libre, il se trouve dans la mouvance des fleurs, dans le souffle du vent, dans le pli des voiles, dans le règne du feu.
L’artiste est de toujours un nouveau phénix, un talisman unique auquel Dieu a concédé le don de l’art pour occulter et dévoiler les mystères.
Au-delà de la poussière de la mémoire se trouvent des simulacres, des vases blessés et voilés, ces fleurs qui habitent des toiles diaphanes et s’offrent à nous pour un dernier regard, déja prêtes à l’adieu, au-delà de la vie et de la mort. Elles sont dans ce dernier berceau qui les contient, comme d’odorantes créatures des mythes.
Rubina Giorgi
Extrait du catalogue Vasi feriti – opere dal 2001 al 2007.
ed. Il Vicolo Cesena
Vita triumphans.
(…) Mais on voit se manifester pleinement ce que les premières toiles nous avaient laissé présager : la fragilité mise devant nos yeux à travers l’exubérance végétale blessée explose avec une grande force qui n’est pas seulement l’histoire individuelle de l’artiste mais résolution cosmique.
Grand est le concert de lumière et d’ombre et de la couleur dans la lumière et dans l’ombre. Et la diaphanité épouse toujours le visible. La nouvelle force s’incarne en ramifications trés hautes qui courent dans l’espace donné jusqu’à le transgresser, à dépasser la toile en s’enflammant dans la course.
La nature blessée de la première phase de toiles est désormais guérie. On ne va plus vers la mort, mais vers un martyr jubilant, parce que partout souffle comme une passion de martyr. La végétation, même sombre en dépit de son exubérance si dissipée dans la vicissitude naturelle de la consommation, dévoile d’ardents paysages de l’âme. Des draps de candeur sanglants éclatent, annonçant la résurrection après le sacrifice: la nature corporelle est en lévitation, et en partie déjà ailleurs.
Les vases, infusion grâcieuse et transparente dans le tableau, d’une structure toujours plus cristalline, toujours plus précieuse et subtile, défient le danger. Ils sont rituellement suspendus entre la terre et un ciel nocturne que l’on devine paradisiaque. Allusion à la nuit dans laquelle des transmutations prodigieuses se manifestent.
Le risque alors, dans cette merveille de transmutation en acte, n’est plus quelque chose de négatif, mais au contraire un excés de positif, trop pour être soutenu d’un sentiment commun.